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Télétravail : Paris est à la traîne parmi les Capitales



Vendredi 6 Septembre 2024 - 11:12

Le télétravail, qui s’est considérablement développé avec la pandémie de Covid-19, demeure aujourd’hui une pratique moins répandue à Paris que dans d’autres capitales mondiales. Une récente étude britannique réalisée par le Centre for Cities révèle que les salariés parisiens travaillent en moyenne 3,5 jours par semaine au bureau, un niveau presque similaire à la période d’avant-pandémie. En comparaison, les employés londoniens, torontois, new-yorkais et singapouriens travaillent tous en présentiel moins de trois jours par semaine.


Une tendance parisienne au présentiel

Bien que la crise sanitaire ait popularisé le télétravail, les entreprises françaises semblent favoriser un retour massif au bureau, contrairement à ce que l’on observe dans d’autres grandes métropoles. Cette situation s’explique notamment par la culture managériale française, fortement orientée vers le présentéisme. Comme l’indique l’étude, les salariés parisiens passent plus de temps au bureau que leurs homologues étrangers : à New York, la moyenne est de 3,1 jours, à Londres et Toronto de 2,7 jours, et à Sydney de 2,8 jours par semaine.

Cette résilience du travail en présentiel dans la capitale française s’explique en partie par la politique de prise en charge des frais de transport. En France, les employeurs sont légalement tenus de couvrir au moins 50% des frais de transport en commun ou des déplacements de leurs salariés. Dans certaines entreprises, cette prise en charge atteint même 100%. Ce dispositif allège considérablement le coût des trajets domicile-travail, incitant ainsi les salariés à se rendre physiquement sur leur lieu de travail. À Londres, où cette aide est moins généralisée, 40% des salariés télétravaillent pour économiser sur les frais de transport, contre seulement 25% des Parisiens.

Des différences générationnelles dans l’adoption du télétravail

L’étude du Centre for Cities met également en lumière un écart générationnel significatif. Les jeunes salariés, souvent résidents des centres-villes, sont plus enclins à se rendre au bureau que leurs collègues plus âgés, qui préfèrent s’installer en banlieue ou en campagne. Cette situation pourrait avoir des conséquences sur le développement des jeunes talents, notamment en termes d’accès à l’expertise et à l’expérience de leurs aînés, moins présents physiquement au bureau. Le Centre for Cities craint que, finalement, cette tendance n’affecte la productivité des entreprises et la dynamique de la capitale.

Cependant, les cadres parisiens, malgré leur engagement au travail en présentiel, tiennent à conserver leurs jours de télétravail. Selon une enquête de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) menée en mars 2024, près d’un cadre sur deux (45%) serait prêt à démissionner si l’accès au télétravail leur était retiré. Pour 51% d’entre eux, le télétravail n’est plus perçu comme une option, mais comme un acquis essentiel.


Paolo Garoscio







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