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Santé, productivité, moins de stress : le triple gain du travail hybride



Mardi 15 Avril 2025 - 08:07

C'est un constat sans appel que dresse le groupe IWG (International Workplace Group) dans son étude sur le travail hybride : au-delà d’améliorer le confort personnel, la flexibilité offerte par ce modèle réduit les arrêts maladie, apaise les tensions mentales des salariés et booste la performance des entreprises. Un bouleversement que la « génération hybride » ne veut plus voir remis en cause.


Moins de stress, plus de soins : le travail hybride, nouvel allié de la santé

Le chiffre frappe : 70% des travailleurs interrogés affirment subir moins de troubles liés au stress depuis qu’ils pratiquent le travail hybride. Migraines, douleurs musculaires, troubles digestifs : les symptômes s’estompent avec la fin des trajets quotidiens imposés. En parallèle, 36% déclarent prendre moins de congés maladie, une tendance lourde à l’heure où le coût de l’absentéisme dépasse 38 milliards d’euros en Europe, peut-on lire dans la dernière étude de groupe IWG (International Workplace Group) sur le sujet.

Autre bénéfice tangible : 74% des travailleurs hybrides accèdent plus facilement aux soins préventifs, grâce à des agendas plus souples. Le Dr Sara Kayat, médecin généraliste et spécialiste du bien-être, ne mâche pas ses mots : « Cette étude montre clairement que les modèles de travail hybride n’offrent pas seulement une plus grande flexibilité, mais présentent des bienfaits concrets pour la santé des professionnels ».

Jeunes actifs : le travail hybride, oui, mais pas à n’importe quel prix

Même son de cloche du côté du cabinet BSI, qui a lui aussi publié une étude sur le sujet, le 8 avril 2025 : le rapport des jeunes professionnels au travail est profondément transformé : 39% préfèrent un modèle hybride, tandis que seuls 15% souhaitent un télétravail total. Mais attention côté rémunération : plus de la moitié des Français interrogés estiment que les postes 100% en présentiel doivent être mieux rémunérés. Un signal d’alarme pour les entreprises tentées par un retour en arrière.

Et si la flexibilité est devenue une norme tacite, 63% des jeunes actifs exigent en échange une contrepartie pour les jours de présence sur site. La cohérence est reine : un tiers affirment qu’ils quitteraient leur emploi si on leur imposait du présentiel intégral.

Le travail hybride stimule la performance et l’engagement

Le lien entre bien-être et productivité n’est plus un mythe managérial. 75% des PDG interrogés dans l’étude IWG constatent une hausse de productivité. Mieux : 77% remarquent un meilleur engagement de leurs équipes. Faut-il s’en étonner, quand 80% des salariés hybrides déclarent profiter d’un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle ? En travail hybride, « les professionnels prennent moins de jours de congé maladie, gèrent mieux le stress et adoptent des modes de vie plus sains. Pendant ce temps, les entreprises bénéficient de niveaux de productivité plus élevés et de coûts réduits », confirme Mark Dixon, le PDG d’IWG.

​Une meilleure qualité d’emploi et une stabilité accrue des équipes

Au-delà des frontières françaises, le rapport d’Eurofound publié le 10 avril 2025 analyse des cas concrets dans le public et le privé en Europe. Il révèle que les structures qui adoptent une gouvernance claire du télétravail hybride – objectifs précis, autonomie encadrée, outils de suivi – affichent une meilleure qualité d’emploi et une stabilité accrue des équipes. Preuve, s’il en fallait, que le modèle hybride peut se structurer au-delà du simple bricolage post-Covid.

Le travail hybride n’est pas une baguette magique. Il suppose un encadrement rigoureux, une culture managériale ajustée, et surtout, une écoute réelle des besoins individuels. Mais les résultats sont là : moins d’absentéisme, moins de stress et des performances en hausse. Les dirigeants auraient tort d’ignorer ces signaux. Et les salariés, toutes générations confondues, semblent avoir choisi leur camp.


Anton Kunin







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