Une forme de management bien étonnante. Ambiance tendue au Conseil de surveillance du monde, mardi dernier. Plombé par les mauvais résultats du groupe Le Monde en 2013, Pierre Bergé, président du conseil, en a profité pour mettre une lourde pression sur les épaules du directoire. S'exprimant au nom de ses deux associés, Matthieu Pigasse et Xavier Niel, le milliardaire a sonné le tocsin d'un journal qui va devoir faire des choix.
Le journal perd en effet beaucoup d'argent. Il devrait même finir l'année sur un déficit de 3,6 millions d'euros.Et bien que Pierre Bergé ait précisé que lui et ses deux acolytes étaient venu "sauver" le quotidien, et que c'est toujours d'actualité, il souhaite aujourd'hui que l'on taille dans les effectifs.
"Nous avons lancé une bouée de sauvetage et vous êtes remontés sur le bateau", a déclaré Pierre Bergé. Et de fait, le bateau prend encore l'eau. "Il va falloir écoper" a ajouté Mr Bergé. Et pour le président du directoire du Monde, le seul moyen d'écoper, c'est de faire du tri dans les effectifs, sans toutefois parler de "plan social". S'adressant au directeur général Louis Dreyfus, et à la directrice du Monde Nathalie Nougayrède, Pierre Berger a toutefois appelé "au courage" de tous.
"Vous n'avez pas d'autres solutions que de procéder à des départs qu'ils soient volontaires ou contraints" a martelé Mr Berger. "Ou vous faites des choses désagréables et cela concernera quelques-uns, ou nous prendrons des décisions désagréables, et cela concernera tout le monde" a menacé Pierre Berger, visiblement peu adepte d'un management tempéré.