Émissions de gaz à effet de serre, nuisances, conditions de travail pénibles… Ces griefs ont longtemps collé à la peau du BTP. Si le secteur n'est toujours pas un parangon de vertu, les progrès sont incontestables, sous le double effet d’une réglementation contraignante et des exigences des clients.
Eiffage, pour sa part, essaie désormais d’aller plus loin, en intégrant totalement ces nouvelles contraintes dans son offre, quitte à devancer parfois les attentes des clients, et à jouer un rôle moteur dans la relation commerciale en la matière. Une manière d'en faire un nouvel atout dans sa façon de concevoir le métier et de conduire ses chantiers.
Eiffage, pour sa part, essaie désormais d’aller plus loin, en intégrant totalement ces nouvelles contraintes dans son offre, quitte à devancer parfois les attentes des clients, et à jouer un rôle moteur dans la relation commerciale en la matière. Une manière d'en faire un nouvel atout dans sa façon de concevoir le métier et de conduire ses chantiers.
Le BTP doit être à la hauteur des nouvelles attentes
La Commission européenne définit la RSE comme « un concept qui désigne l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes ».
Depuis la loi PACTE du 22 mai 2019, la RSE concerne toutes les entreprises françaises — y compris, donc, celles du bâtiment. En pratique, cela signifie que les acteurs du BTP ne peuvent plus construire sans prendre en compte l’impact environnemental et social de leurs chantiers — ce qui est loin d’être une mince affaire, sachant que le secteur du BTP représente 8 % du PIB français, mais 23 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) ! « Les métiers de terrassement, de destruction et de construction nécessitent une grande dépense d’énergie, en particulier dans le génie civil, qui doit réaliser des ouvrages complexes, solides, répondant aux attentes des clients, dans des environnements très contraints », explique Guillaume Sauvé, qui dirige les filiales Génie Civil et Métal au sein du groupe Eiffage. « C’est une évidence : nous avons notre part du chemin à faire, comme tous les secteurs ».
Cette part du chemin ne concerne pas que les émissions de GES, mais aussi tout l’aspect social de la RSE, domaine dans lequel le BTP a (beaucoup) d’efforts à réaliser : faible féminisation des métiers, lutte contre le travail illégal, insertion professionnelle à perfectionner… « Au-delà de la performance économique, un groupe comme le nôtre se distinguera par son excellence en matière de responsabilité sociale et sociétale », confirme Benoît de Ruffray, PDG d’Eiffage.
Outre les aspects réglementaires, il s’agit aussi de répondre aux nouvelles exigences des clients. Ils sont les premiers à demander des chantiers moins polluants, moins énergivores, et plus inclusifs. Des exigences qui entrent en parfaite cohérence avec la finalité même de certains projets, comme le Grand Paris Express (GPE), qui s’apprête à révolutionner les mobilités franciliennes, et dont le maître d’ouvrage est particulièrement attentif aux questions de RSE. « La protection de l'environnement fait partie intégrante de la réalisation du GPE », confirme Margaux Chabardes, responsable RSE à la SGP. Cela passe notamment par la valorisation des déblais, « un enjeu environnemental majeur », ajoute-t-elle, sachant que le GPE va générer 45 millions de tonnes de terre d'ici à 2030. « Notre objectif est de valoriser 70 % de ces déchets sur l'ensemble des travaux ».
Depuis la loi PACTE du 22 mai 2019, la RSE concerne toutes les entreprises françaises — y compris, donc, celles du bâtiment. En pratique, cela signifie que les acteurs du BTP ne peuvent plus construire sans prendre en compte l’impact environnemental et social de leurs chantiers — ce qui est loin d’être une mince affaire, sachant que le secteur du BTP représente 8 % du PIB français, mais 23 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) ! « Les métiers de terrassement, de destruction et de construction nécessitent une grande dépense d’énergie, en particulier dans le génie civil, qui doit réaliser des ouvrages complexes, solides, répondant aux attentes des clients, dans des environnements très contraints », explique Guillaume Sauvé, qui dirige les filiales Génie Civil et Métal au sein du groupe Eiffage. « C’est une évidence : nous avons notre part du chemin à faire, comme tous les secteurs ».
Cette part du chemin ne concerne pas que les émissions de GES, mais aussi tout l’aspect social de la RSE, domaine dans lequel le BTP a (beaucoup) d’efforts à réaliser : faible féminisation des métiers, lutte contre le travail illégal, insertion professionnelle à perfectionner… « Au-delà de la performance économique, un groupe comme le nôtre se distinguera par son excellence en matière de responsabilité sociale et sociétale », confirme Benoît de Ruffray, PDG d’Eiffage.
Outre les aspects réglementaires, il s’agit aussi de répondre aux nouvelles exigences des clients. Ils sont les premiers à demander des chantiers moins polluants, moins énergivores, et plus inclusifs. Des exigences qui entrent en parfaite cohérence avec la finalité même de certains projets, comme le Grand Paris Express (GPE), qui s’apprête à révolutionner les mobilités franciliennes, et dont le maître d’ouvrage est particulièrement attentif aux questions de RSE. « La protection de l'environnement fait partie intégrante de la réalisation du GPE », confirme Margaux Chabardes, responsable RSE à la SGP. Cela passe notamment par la valorisation des déblais, « un enjeu environnemental majeur », ajoute-t-elle, sachant que le GPE va générer 45 millions de tonnes de terre d'ici à 2030. « Notre objectif est de valoriser 70 % de ces déchets sur l'ensemble des travaux ».
Vers des chantiers moins émetteurs en carbone
Pour être à la hauteur du défi, Eiffage, qui a la responsabilité de plusieurs chantiers, s’est ainsi associée au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) pour mettre au point Carasol, une technologie permettant de réduire les délais d’analyse des terres excavées. « Pour déterminer la composition chimique des déblais permettant de les orienter vers le bon exutoire, il faut faire des prélèvements pour des tests », explique Pascal Hamet, qui a dirigé le projet du lot 1 de la Ligne 16 chez Eiffage Infrastructures. « Jusqu’à présent, obtenir les résultats de ces tests nécessitait une semaine d’attente. Ce délai aurait été beaucoup trop long par rapport aux superficies d’emprises dont nous disposons sur ce type de chantier ». C’est encore plus vrai pour le lot 1 de la ligne 16, où le creusement des 19,6 km de tunnels entraîne le déblaiement de pas moins de 4500 tonnes de terre chaque jour. « Carasol permet des gains de temps, une réduction de notre empreinte carbone et des frais de fonctionnement des chantiers ». Un dispositif qui s’est donc révélé « vital », comme il l’explique, et qui sera d’ailleurs réutilisé pour un des chantiers du métro de Toulouse. Il permettra d’atteindre l’objectif de valorisation de 90% des déblais que s’est fixé le groupement titulaire, composé d’Eiffage et de NGE.
Cet exemple parmi d’autres illustre la philosophie d’Eiffage en la matière. Pour en faire profiter tout le secteur, et au-delà le reste de l’industrie, le groupe français a lancé en juin 2019, avec huit partenaires de la construction, des infrastructures et de la recherche, un incubateur d'entreprises nommé Sekoya, qui récompense chaque année les meilleurs innovations du développement durable. En 2022, c'est l'entreprise Terra Innova qui a été nommée « coup de cœur du jury » pour sa solution de valorisation des terres excavées de chantier vers l'agriculture, afin d'en créer des sols fertiles pour des fermes locales. Une manière pour le groupe français de mettre en avant les acteurs les plus vertueux du secteur, mais aussi les talents en général — une philosophie qu'elle s'applique également en interne, à travers une politique d'actionnariat salarié, de formation et d'insertion professionnelle.
Cet exemple parmi d’autres illustre la philosophie d’Eiffage en la matière. Pour en faire profiter tout le secteur, et au-delà le reste de l’industrie, le groupe français a lancé en juin 2019, avec huit partenaires de la construction, des infrastructures et de la recherche, un incubateur d'entreprises nommé Sekoya, qui récompense chaque année les meilleurs innovations du développement durable. En 2022, c'est l'entreprise Terra Innova qui a été nommée « coup de cœur du jury » pour sa solution de valorisation des terres excavées de chantier vers l'agriculture, afin d'en créer des sols fertiles pour des fermes locales. Une manière pour le groupe français de mettre en avant les acteurs les plus vertueux du secteur, mais aussi les talents en général — une philosophie qu'elle s'applique également en interne, à travers une politique d'actionnariat salarié, de formation et d'insertion professionnelle.
Mettre les collaborateurs au cœur de l'entreprise
Impliquer les jeunes, et notamment les publics les plus éloignés de l'emploi : de nombreuses entreprises du secteur ont fait ce pari, notamment pour affronter la pénurie de main-d'œuvre dans les métiers de la construction. Le cabinet NewBridges estime effectivement qu'il manque environ 200 000 employés dans le BTP.
Pour faire face à cette problématique, Eiffage a mis en place un dispositif innovant d'insertion professionnelle dans le cadre de la modernisation de la prison des Baumettes, à Marseille. Ce programme, intitulé « Capital jeunesse », consiste à former neuf jeunes éloignés de l’emploi et issus de quartiers prioritaires au métier de coffreur-bancheur. Ils sont accompagnés tout au long de leur formation par des tuteurs bénévoles issus des équipes d’Eiffage. « L’insertion est un vecteur de recrutement important et nous permet aussi de prendre la relève des anciens dans un contexte de pyramide des âges vieillissante », souligne Jean-Luc Aubert, directeur régional délégué d’Eiffage Construction Sud-Est. Au terme de cette formation, les jeunes passeront un examen final et pourront par la suite être embauchés chez Eiffage Construction.
Cette politique ambitieuse peut prendre de multiples formes. Dans le cadre du GPE, pour lequel le client formule des exigences élevées en matière d’insertion, le groupe a mis les bouchées doubles : pour le seul lot « T2B » du chantier, reliant Bry-Villiers-Champigny et Créteil L'Échat, dont Eiffage Génie Civil a la responsabilité en collaboration avec Razel-Bec, 280 000 heures ont été réalisées par des personnes éloignées de l'emploi, dépassant de 117 % l'objectif fixé par la SGP.
Une grande partie de ces personnes formées deviennent d'ailleurs salariées chez Eiffage au bout du compte, à l'image des jeunes participant à la rénovation de la prison des Baumettes. Au total, environ 30 % des insérés professionnels restent dans le groupe en CDI.
Cet effort marqué en matière d’insertion professionnelle résonne d’ailleurs avec la philosophie RH du groupe, qui cultive le sentiment d’appartenance autour de mesures concrètes comme l’actionnariat salarial. « Le groupe est majoritairement détenu par ses salariés : 80% des collaborateurs en sont actionnaires. Cet actionnariat-salarié est un formidable ciment qui soude les équipes depuis maintenant 30 ans », indique Guillaume Sauvé. Une façon d'associer tous les collaborateurs de l'entreprise à sa réussite et son orientation de long-terme.
Si les enjeux RSE sont encore perçus par certaines entreprises comme des contraintes, ils peuvent aussi être vus comme des opportunités pour non seulement améliorer l’offre de service mais aussi inverser la logique. Il s’agit désormais de faire de l’entreprise le moteur de nouveaux sauts qualitatifs en la matière, comme l’explique le président d'Eiffage Génie Civil : « Selon moi, un client réellement motivé par ces sujets cruciaux doit savoir faire évoluer progressivement ses cahiers des charges vers une exigence toujours plus haute. Soit vous êtes d’emblée à la hauteur du cahier des charges qui exprime cette ambition, soit vous devriez être écarté au cours du processus décisionnel ». L'adoption d'une démarche RSE sincère et pleinement intériorisée sera d'autant plus déterminante pour remporter les appels d'offres de demain.
Pour faire face à cette problématique, Eiffage a mis en place un dispositif innovant d'insertion professionnelle dans le cadre de la modernisation de la prison des Baumettes, à Marseille. Ce programme, intitulé « Capital jeunesse », consiste à former neuf jeunes éloignés de l’emploi et issus de quartiers prioritaires au métier de coffreur-bancheur. Ils sont accompagnés tout au long de leur formation par des tuteurs bénévoles issus des équipes d’Eiffage. « L’insertion est un vecteur de recrutement important et nous permet aussi de prendre la relève des anciens dans un contexte de pyramide des âges vieillissante », souligne Jean-Luc Aubert, directeur régional délégué d’Eiffage Construction Sud-Est. Au terme de cette formation, les jeunes passeront un examen final et pourront par la suite être embauchés chez Eiffage Construction.
Cette politique ambitieuse peut prendre de multiples formes. Dans le cadre du GPE, pour lequel le client formule des exigences élevées en matière d’insertion, le groupe a mis les bouchées doubles : pour le seul lot « T2B » du chantier, reliant Bry-Villiers-Champigny et Créteil L'Échat, dont Eiffage Génie Civil a la responsabilité en collaboration avec Razel-Bec, 280 000 heures ont été réalisées par des personnes éloignées de l'emploi, dépassant de 117 % l'objectif fixé par la SGP.
Une grande partie de ces personnes formées deviennent d'ailleurs salariées chez Eiffage au bout du compte, à l'image des jeunes participant à la rénovation de la prison des Baumettes. Au total, environ 30 % des insérés professionnels restent dans le groupe en CDI.
Cet effort marqué en matière d’insertion professionnelle résonne d’ailleurs avec la philosophie RH du groupe, qui cultive le sentiment d’appartenance autour de mesures concrètes comme l’actionnariat salarial. « Le groupe est majoritairement détenu par ses salariés : 80% des collaborateurs en sont actionnaires. Cet actionnariat-salarié est un formidable ciment qui soude les équipes depuis maintenant 30 ans », indique Guillaume Sauvé. Une façon d'associer tous les collaborateurs de l'entreprise à sa réussite et son orientation de long-terme.
Si les enjeux RSE sont encore perçus par certaines entreprises comme des contraintes, ils peuvent aussi être vus comme des opportunités pour non seulement améliorer l’offre de service mais aussi inverser la logique. Il s’agit désormais de faire de l’entreprise le moteur de nouveaux sauts qualitatifs en la matière, comme l’explique le président d'Eiffage Génie Civil : « Selon moi, un client réellement motivé par ces sujets cruciaux doit savoir faire évoluer progressivement ses cahiers des charges vers une exigence toujours plus haute. Soit vous êtes d’emblée à la hauteur du cahier des charges qui exprime cette ambition, soit vous devriez être écarté au cours du processus décisionnel ». L'adoption d'une démarche RSE sincère et pleinement intériorisée sera d'autant plus déterminante pour remporter les appels d'offres de demain.