Uber se lance en Bourse

L’introduction en Bourse d’Uber peut être rapprochée de celle de Facebook, en 2012. À l’époque, le plus grand réseau social de la planète avait été valorisé à hauteur de 104 milliards de dollars, avec une action mise en vente à 38 $ l’unité. Pour Uber, le titre devrait coûter entre 48 et 55 $, ce qui ramène la valorisation boursière du groupe entre 90 et 100 milliards de dollars. Mais les banques en charge du dossier Uber ont réduit la voilure : elles craignent en effet que, à l’instar de Facebook, l’action d’Uber ne chute rapidement. À l’origine, la valorisation de l’entreprise californienne était estimée 120 milliards de dollars.

Autre exemple, celui de Lyft : le concurrent d’Uber s’est lancé en Bourse il y a quelques semaines, mais l’action a rapidement chuté. La prudence est donc de mise, même si Uber nourrit de grandes ambitions : l’entreprise espère lever 10 milliards de dollars en Bourse, dans l’objectif de financer de nouveaux projets. Et notamment des acquisitions, qui seront plus faciles en procédant par échange de titres, ce que Uber était dans l’impossibilité de faire hors Bourse. La société va également pouvoir distribuer des titres auprès de ses salariés, une pratique nécessaire pour garder et motiver les meilleurs profils.

Par ailleurs, et comme c’est la règle, Uber a fourni au SEC, le gendarme de la Bourse américain, un dossier détaillant la santé et l’activité de l’entreprise. Le chiffre d’affaires réalisé par le groupe a triplé de 2016 à 2018, passant de 3,85 milliards de dollars, à 11,27 milliards. Impressionnant sur le papier, sauf que Uber est plombé par des pertes de 10 milliards de dollars sur la même période — dont 3 milliards rien que pour 2018. Les investisseurs devront donc tenir compte de ces chiffres…