L'affaire a débuté il y a un an : Sephora s'était vu interdire l'ouverture de son magasin des Champs Élysées après 21h, malgré l'activité touristique nocturne. Plusieurs salariés avaient pris fait et cause avec leur employeur, ces derniers souhaitant travailler de nuit (où le salaire est plus intéressant).
Ces employés avaient également attaqué les syndicats à l'origine du recours en justice : la décision de la Cour d'appel de Paris datée de septembre 2013 aurait été de nature à mettre en danger leurs contrats de travail. C'est en décembre que ces salariés ont finalement été déboutés de leur demande, mais Sephora avait décidé de se pourvoir en cassation.
Dans cette affaire, toutes les juridictions ont donné raison aux syndicats, puisque la Cour constitutionnelle a ordonné en avril dernier que le magasin des Champs Élysées devait bel et bien fermer après 21h. Le jugement de la Cour de cassation confirme en bout de course l'interdiction. Sephora assure de son côté que 20% des revenus de son magasin des Champs Élysées provenaient des ventes après 21h.
Cette longue bataille judiciaire illustre le fait que « le travail de nuit ne peut pas être le mode d'organisation normal au sein d'une entreprise », comme l'explique la Cour de cassation. La loi est claire sur le sujet : le travail de nuit ne saurait être justifié que par la nécessité d'assurer la continuité de l'activité économique ou des services d'utilité sociale.