La pénibilité, un facteur qui augmente les chances du salarié d’être suivi par un médecin du travail
La médecine du travail prend de plus en plus de distances avec les salariés, peut-on conclure à la lecture d’une étude de la DARES, le service des statistiques du ministère du Travail. Pour s’en persuader, il suffit de regarder deux indicateurs. Le premier : la fréquence des visites avec un service de santé au travail. Celle-ci ne cesse de baisser : en 2019, 39% des salariés du secteur privé déclaraient avoir vu un médecin du travail ou un infirmier au cours des douze mois précédant l’enquête, contre 51% en 2013 et 70% en 2005. Le second : la proportion des salariés n’ayant pas vu un médecin du travail depuis au moins deux ans. En 2019, cela était le cas de 28% des salariés du privé, contre seulement 13% en 2005. Et cela, malgré la mise en place des « visites de reprise », en principe obligatoires depuis 2016 après un arrêt maladie d’au moins 30 jours.
Malgré cette baisse spectaculaire, les ouvriers sont toujours très nombreux à bénéficier des visites d’un médecin du travail. En 2019, ils étaient 78% à en avoir eu une. La pénibilité (ou, plus concrètement, le cumul d’au moins trois contraintes physiques) apparaît comme un facteur incitant la médecine du travail à redoubler de vigilance. Les visites de la médecine du travail sont encore plus régulières pour les salariés travaillant de nuit : 9 sur 10 déclarent avoir bénéficié d’une visite au cours des douze mois précédents.
Malgré cette baisse spectaculaire, les ouvriers sont toujours très nombreux à bénéficier des visites d’un médecin du travail. En 2019, ils étaient 78% à en avoir eu une. La pénibilité (ou, plus concrètement, le cumul d’au moins trois contraintes physiques) apparaît comme un facteur incitant la médecine du travail à redoubler de vigilance. Les visites de la médecine du travail sont encore plus régulières pour les salariés travaillant de nuit : 9 sur 10 déclarent avoir bénéficié d’une visite au cours des douze mois précédents.
Les employés, les grands oubliés de la médecine du travail
Les employés apparaissent en revanche moins couverts par la médecine du travail : seuls 63% en ont bénéficié au cours des douze mois précédents. La situation est meilleure pour les professions intermédiaires et les cadres : 74% et 73% d’entre eux respectivement ont pu voir un médecin du travail au cours des douze mois précédents.
Sans surprise, le suivi par le médecin du travail est plus fréquent pour les salariés ayant eu un ou plusieurs accidents du travail au cours des douze derniers mois : 80% en ont bénéficié, contre 72% parmi l’ensemble des salariés. Les salariés en mauvaise santé, eux aussi, sont également suivis plus souvent. Ainsi, 78% des salariés ayant une reconnaissance administrative de handicap, 76% de ceux ayant eu au moins un arrêt maladie au cours des douze derniers mois et 75% de ceux jugeant leur santé mauvaise ou très mauvaise ont eu une visite avec la médecine du travail au cours des douze derniers mois.
Sans surprise, le suivi par le médecin du travail est plus fréquent pour les salariés ayant eu un ou plusieurs accidents du travail au cours des douze derniers mois : 80% en ont bénéficié, contre 72% parmi l’ensemble des salariés. Les salariés en mauvaise santé, eux aussi, sont également suivis plus souvent. Ainsi, 78% des salariés ayant une reconnaissance administrative de handicap, 76% de ceux ayant eu au moins un arrêt maladie au cours des douze derniers mois et 75% de ceux jugeant leur santé mauvaise ou très mauvaise ont eu une visite avec la médecine du travail au cours des douze derniers mois.