Natalie Nougayrède, la directrice du Monde depuis 15 mois, a donc été débarquée. Elle sera remplacée par Gilles Van Kote, l'ancien président de la société des rédacteurs du quotidien. Nougayrède rejoint sept des dix rédacteurs en chef du journal qui ont également démissionné, ainsi que ses deux adjoints. Une vraie saignée pour le groupe, qui a décidé de frapper rapidement la tête après des semaines de conflit.
En cause, comme pour Libération et le reste de la presse à plus ou moins grande échelle, la transition vers le numérique. La rédaction a eu des difficultés à vivre avec les méthodes de la directrice du journal, jugées « rigides ». Celle-ci avait initié une marche forcée vers le numérique, au détriment du papier. Peine perdue : il est impossible d'aller contre son équipe, même s'il est possible de la pousser vers ce que l'on croit bon pour l'entreprise. Les équipes du Monde ne portent pas d'oeillères : ils savent qu'ils doivent adapter leurs méthodes et leurs outils de travail au numérique. Il faut simplement savoir les accompagner dans cette démarche nécessaire pour la survie de l'entreprise.
La direction du journal poussait la directrice du Monde à de simples fonctions de représentation, ce qu'elle a refusé. Un successeur devrait lui être rapidement trouvé afin d'éviter le flottement à la tête du journal.