La position d’Henri Giscard d’Estaing à la tête du Club Med en péril

Depuis plusieurs mois, la tension entre Henri Giscard d’Estaing et le propriétaire chinois Fosun s’accentue. Le fonds, qui avait jusque-là laissé une grande autonomie au dirigeant, semble désormais vouloir reprendre les rênes de la gestion du Club Med. Cette volonté de contrôle s’est matérialisée cet été avec l'éviction de Michel Wolfovski, numéro deux du groupe et proche collaborateur de Giscard d'Estaing. Cette décision, imposée par Fosun et soutenue par le nouveau directeur financier Yin On Choi, a provoqué une vive opposition de la part du président du Club Med.

Dans le cadre de la réorganisation, une réunion stratégique avec le conseil d’administration est prévue pour la fin du mois de septembre. Cette rencontre portera sur la vente de 30% du capital du groupe. Si Henri Giscard d’Estaing privilégie une offre du fonds CVC, soutenu par Bpifrance, Fosun semble s'orienter vers une candidature alternative, celle de CapitalLand, un fonds immobilie soutenu par le fonds singapourien Temasek. En interne, cette offre bénéficie de la faveur de Fosun, renforçant ainsi l'isolement du PDG.

Au-delà de cette bataille pour l’ouverture du capital, c’est la gouvernance même du Club Med qui est en jeu. Fosun envisage de retirer une grande partie des pouvoirs opérationnels de Giscard d'Estaing pour les transférer au conseil d'administration. Cette refonte limiterait son rôle à des fonctions purement représentatives, un coup dur pour celui qui a dirigé le groupe avec succès pendant plus de 20 ans.

Bien que les performances financières du Club Med soient exceptionnelles, avec près de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023, Fosun semble déterminé à marginaliser son PDG. En dépit de ses efforts pour s'appuyer sur son réseau politique et défendre sa position, Giscard d'Estaing apparaît de plus en plus isolé, alors que le fonds chinois consolide son contrôle.