L’actionnariat salarié progresse encore en 2023

En 2023, le SBF120 a vu un nombre record d'opérations d'actionnariat salarié. Pas moins de 42 opérations collectives ont été menées par 38 entreprises, un chiffre bien au-dessus de la moyenne historique de 34 opérations annuelles. Parmi ces opérations, trois entreprises ont réalisé leur toute première incursion dans l'actionnariat salarié, illustrant une expansion continue de cette pratique.

Le volume total de ces opérations a atteint un montant record de 4,4 milliards d’euros, avec un montant moyen par salarié souscripteur de 5.369 euros. Cette dynamique est soutenue par un engagement croissant des entreprises à encourager la souscription à ces plans. En 2023, 68,3% des plans collectifs proposés incluaient de l’abondement, une augmentation par rapport aux 62,5% de 2022, soulignant une volonté accrue de partager les fruits de la croissance avec les salariés.

L’engagement des salariés dans l’actionnariat se traduit souvent par des avantages financiers non négligeables. D’après les données d’Eres, les salariés ayant souscrit entre 2006 et 2018 ont réalisé une plus-value dans 82% des cas après 5 ans, en intégrant les dividendes et la décote, mais sans l’abondement. Avec un taux d’abondement moyen de 100%, ce taux de réussite monte à 93%, contre seulement 75% pour les actionnaires individuels.

Cette montée en puissance de l’actionnariat salarié ne se limite pas aux gains financiers. Dans près de 30% des entreprises du SBF120, les salariés détiennent au moins 3% du capital social, un seuil critique qui leur garantit une représentation au sein des conseils d’administration. Cette présence leur permet de participer activement aux décisions stratégiques de l’entreprise, renforçant ainsi leur influence et leur engagement.

L’actionnariat salarié est également perçu comme un levier essentiel pour la politique de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Il joue un rôle clé dans la fidélisation, la motivation et l'intégration des salariés, des facteurs essentiels pour la performance et la durabilité des entreprises. Les entreprises avec une forte culture d’actionnariat salarié constatent un taux de départ volontaire de 6,8%, presque deux fois inférieur à celui des entreprises où cette culture est faible, qui enregistrent un taux de 11,3%.

Selon Eres, l’engouement pour l’actionnariat salarié est palpable et s’étend au-delà des entreprises cotées en Bourse. Des modifications réglementaires à court terme, telles que le rehaussement des plafonds d’abondement dans le Plan d’Épargne Entreprise (PEE), devraient encore stimuler cette dynamique, harmonisant les conditions et renforçant l'attractivité de ces dispositifs.