Inégalités salariales et parcours professionnels : les femmes cadres toujours pénalisées

Les inégalités salariales entre les hommes et les femmes cadres persistent. En moyenne, les hommes cadres gagnent 12% de plus que leurs homologues féminins, un écart qui se réduit à 7% à profil équivalent, peut-on lire dans une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) publiée le 7 octobre 2024. Pourtant, ces écarts de salaire ne sont pas sans conséquences. Près de la moitié des femmes cadres (49%) se sentent injustement rémunérées, un sentiment neuf points plus élevé que chez leurs collègues masculins. Ce ressenti traduit un profond mal-être et un manque de reconnaissance, malgré les initiatives identifiées pour réduire les disparités, telles que la sensibilisation des managers ou l’instauration d’enveloppes salariales spécifiques. Cependant, ces mesures restent rares et appliquées uniquement dans une minorité d’entreprises, laissant perdurer les inégalités.

Parallèlement aux écarts de rémunération, les inégalités de parcours professionnels sont également saillantes. Un tiers des femmes cadres estiment être freinées dans leur carrière en raison de leur genre. Ce ressenti se traduit concrètement par une sous-représentation des femmes à des postes de direction : seulement 33% des femmes cadres accèdent à des fonctions managériales, contre 46% des hommes. Ces disparités s’expliquent en partie par les stéréotypes persistants au sein des organisations, mais aussi par les difficultés qu'éprouvent les femmes à concilier vie personnelle et vie professionnelle, particulièrement lorsqu’elles occupent des postes de management.

Les femmes cadres sont en effet plus nombreuses à rapporter des difficultés à gérer simultanément leur carrière et leur vie familiale. Elles sont 45% à mentionner ces défis contre 40% des hommes. Ces contraintes sont accentuées pour celles ayant de jeunes enfants ou des responsabilités managériales, la répartition des tâches domestiques restant inégalitaire au sein des couples cadres. Lorsque les enfants sont malades, les mères sont en effet davantage sollicitées que les pères, contribuant ainsi à une surcharge mentale et physique.

Ces tensions ont également un impact sur la santé des femmes cadres, 54% d’entre elles déclarent ressentir un épuisement professionnel au moins de temps à autre, un taux bien supérieur à celui des hommes (42%). Les répercussions physiques de cette pression sont tout aussi alarmantes : 57% des femmes cadres souffrent de troubles du sommeil liés à leur travail, soit 15 points de plus que leurs collègues masculins.