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École : pour une connaissance multidimensionnelle de l'enfant



Lundi 2 Décembre 2024 - 16:25

Vincent Bruggeman, fort de son expérience auprès des jeunes artistes, défend l’idée d’une éducation qui reconnaisse l’individu dans sa globalité. Pour lui, une vision multidimensionnelle de l’enfant permettrait d’enrichir son parcours scolaire, en offrant un espace d’expression aux compétences et passions que l’école néglige souvent.


Globalement, le système scolaire reste cloisonné

L'école, en tant qu'institution d'éducation, joue un rôle crucial dans le développement de l'enfant. Pourtant, malgré les avancées pédagogiques, le système éducatif peut parfois se limiter au mur de l’école et ainsi avoir une vision trop étroite des élèves. Ce modèle se concentre principalement sur les compétences académiques et les performances scolaires, telles que la lecture, l'écriture et les mathématiques, au détriment des autres dimensions de la personnalité et du potentiel de chaque élève. Cette approche, bien que visant à uniformiser les connaissances, tend à ignorer les spécificités individuelles, laissant dans l’ombre de nombreux talents et compétences.

« Seulement 3 % des 3,4 millions d’élèves scolarisés au collège bénéficient des cursus arts ou sports-études. Évidemment, beaucoup plus de jeunes pratiquent, mais trop souvent en dehors du cadre scolaire, ce qui amène notre système scolaire à avoir une vision morcelée des jeunes. Le professeur de français n’a pas l’opportunité de savoir que l’élève untel est bon en foot, par exemple. Il faut donc permettre cette connaissance multidimensionnelle de l’enfant », commente Vincent Bruggeman, directeur de la Manécanterie des Petits Chanteurs à la Croix de Bois entre 2017 et 2022.

Développer les compétences transversales et réduire le risque de décrochage scolaire

Une connaissance multidimensionnelle de l'enfant offre plusieurs bienfaits. D'abord, elle réduit le risque de décrochage scolaire en renforçant l'engagement des élèves. Et Vincent Bruggeman est bien placé pour en témoigner : « Moi-même, j’avais du mal à trouver du sens dans les enseignements classiques. Personnellement, chanter, faire du solfège et du théâtre m’a permis de rester dans le système scolaire, d’éviter de décrocher ».

Un autre bienfait est que les enfants se sentent valorisés et compris dans leur individualité, ce qui les motive davantage. Ensuite, la connaissance multidimensionnelle de l'enfant favorise le développement de compétences transversales, essentielles dans la société moderne. Il ne faut pas nier que les capacités émotionnelles, sociales et créatives sont tout aussi importantes que les compétences académiques pour le bien-être et le succès futur de l'enfant.

Un impact positif sur l’apprentissage global

Il y a néanmoins un espoir. « Le système éducatif français offre au chef d'établissement une certaine souplesse en matière d’aménagement d’horaires. La formation thématique peut être incluse dans le système scolaire, afin de permettre de développer la passion dans le curriculum. Cela permet aussi aux professeurs de voir le jeune d’une autre façon », explique Vincent Bruggeman.

En ayant un regard plus large, les enseignants sont en mesure de découvrir et de valoriser des compétences variées telles que la créativité, l'empathie, l’habileté manuelle ou encore le sens de la coopération. Un élève peut ne pas exceller dans les matières classiques, mais être particulièrement doué pour la musique, le sport ou même le jardinage. Lorsque ces aptitudes sont reconnues et encouragées, l'enfant développe une confiance en lui qui a un impact positif sur son apprentissage global.


Jean-Baptiste Giraud

Tags : éducation

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