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Dette publique : la France franchit le cap des 100%



Samedi 21 Décembre 2019 - 21:16

Pour la troisième fois de son histoire, la dette publique française a dépassé le seuil des 100% du produit intérieur brut, selon des chiffres dévoilés cette semaine par l'Insee.


Pour la troisième fois de l'histoire

La dette publique de la France a franchi le seuil symbolique des 100% fin septembre. Elle a atteint 100,4% du PIB du pays, soit 2 415,1 milliards d'euros. C'est la troisième fois de l'histoire, après deux franchissements du cap en 2017, au deuxième trimestre (100,5%) et au troisième trimestre (100,8%). À l'époque, il s'agissait d'absorber la dette de la SNCF au sein de la dette publique globale. Fin septembre, la dette a augmenté de 36 milliards d'euros par rapport au deuxième trimestre, ou encore d'un point de pourcentage supplémentaire par rapport à l'an dernier à la même période. Voilà qui va rendre la tâche plus difficile au gouvernement, qui avait annoncé sa volonté d'atteindre une dette à 98,7% du PIB, soit 0,1 point de moins que fin 2018.

La Commission européenne a estimé de son côté que Paris devrait afficher une dette à hauteur de 98,9% du PIB français, ce qui représente la cinquième plus mauvaise performance au sein de la zone euro. Ce niveau d'endettement va donner des munitions à tous ceux qui estiment que l'exécutif n'en fait pas suffisamment pour résorber la dette publique.

Un quatrième trimestre plus clément

L'Insee explique que la hausse enregistrée au troisième trimestre est principalement le fait de la dette négociable à long terme, qui a progressé de 35,8 milliards d'euros, ainsi — mais dans une moindre mesure — de la dette négociable de court terme (4,1 milliards). C'est en particulier la dette de l'État qui a augmenté : +41,6 milliards d'euros durant les trois mois.

À l'inverse, la dette des collectivités locales et de la sécurité sociale est en recul, de respectivement 0,7 et 1,7 milliard. Le quatrième trimestre devrait se montrer plus clément pour la dette, même si l'hypothèse gouvernementale risque d'être difficile à atteindre. Une explication à cela : c'est en début d'année que l'État concentre habituellement ses émissions sur les marchés financiers. La hausse subie au troisième trimestre est donc inhabituelle.


Olivier Sancerre

Tags : dette






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