Le ministre du Travail et des Affaires sociales, Abdullah Al-Khulaifi, a tenu à faire répondre de la manière la plus ferme aux interrogations d'Amnesty International. Durant une conférence, la directrice des affaires mondiales de l'organisation, Audrey Gaughran, a déclaré que le gouvernement du Qatar avait « l’obligation de protéger les droits des travailleurs ». Elle a pris pour exemple dix travailleurs népalais, vivant dans des conditions misérables, avec un employeur qatari ayant disparu avec leurs passeports.
Résultat : ces ouvriers ne peuvent plus rentrer chez eux faute de passeports (alors qu'ils ont leurs billets de retour), et ils sont désormais obligés de vivre d'aumônes. Des conditions « révoltantes » qui appellent des « mesures concrètes », a martelé Amnesty. Ces allégations ont poussé le ministre du Travail du pays à réagir.
Depuis septembre 2013 et le début des travaux en vue de la préparation de la Coupe du Monde, le Qatar est régulièrement pointé du doigt pour les abus exercés sur les travailleurs étrangers. Des conditions parfois proches de l'esclavagisme, ce qui a d'ailleurs mis la Fifa dans l'embarras : l'organisation de la Coupe du Monde ne saurait souffrir de telles accusations.
Le Qatar a émis en février une charte justement destinée à améliorer le sort des centaines de milliers d'ouvriers asiatiques qui bâtiront les stades et les installations en vue de l'événement sportif mondial. Mais sans mesures coercitives, il parait étonnant que les conditions de ces travailleurs s'améliorent réellement.