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Carrière féminine et charge mentale : un quart des femmes concernées



Vendredi 6 Décembre 2024 - 11:32

La charge mentale, cette sensation constante de devoir anticiper, organiser et gérer une multitude de responsabilités, affecte profondément la vie des femmes. Selon une enquête réalisée par l’Ifop pour l’agence News RSE, près d’un quart des femmes déclarent ralentir ou même renoncer à leurs ambitions professionnelles à cause de cette charge invisible. Bien qu’essentielle à la gestion quotidienne, elle constitue un véritable frein à leur épanouissement sur le plan professionnel.


Des chiffres révélateurs d’un phénomène systémique

Les données issues de l’enquête mettent en évidence l’ampleur de la charge mentale.
    - 71 % des femmes interrogées déclarent ressentir une charge mentale élevée.
    - 53 % affirment que cette charge a un impact négatif sur leur carrière, se traduisant par une baisse de productivité et une difficulté à se concentrer.
    - 25 %, soit une femme sur quatre, admettent freiner volontairement leurs ambitions professionnelles pour éviter une surcharge supplémentaire.

Ces chiffres soulignent un problème systémique où les femmes assument une double journée, combinant responsabilités domestiques et obligations professionnelles.

Comment alléger cette charge ?

La charge mentale est un enjeu complexe qui nécessite des solutions à plusieurs niveaux. Sur le plan individuel, une répartition plus équitable des tâches domestiques au sein des foyers pourrait déjà réduire la pression sur les femmes. Cependant, il est également essentiel que les entreprises prennent des mesures pour mieux valoriser les contributions invisibles.
Des outils technologiques peuvent aussi jouer un rôle clé
.

Des applications dédiées à l’organisation familiale ou à la gestion collaborative des responsabilités permettent de répartir les tâches plus équitablement. Bien que ces solutions soient prometteuses, leur adoption reste encore trop limitée.

Vers une reconnaissance des contributions invisibles

Au-delà des solutions techniques, un changement de mentalité est nécessaire. Il est crucial de reconnaître l’impact de la charge mentale sur les performances professionnelles. Les employeurs peuvent intégrer ces enjeux dans leurs politiques d’évaluation et de soutien aux salariés. De plus, la sensibilisation aux stéréotypes de genre, qui attribuent souvent aux femmes des tâches non rémunérées ou peu valorisées, est indispensable pour créer un environnement de travail plus équitable.

La charge mentale des femmes ne peut être résolue uniquement par des actions individuelles. C’est un défi qui nécessite une mobilisation collective, tant au sein des entreprises que dans les sphères privées. La reconnaissance de ce phénomène, couplée à des initiatives concrètes, pourrait non seulement alléger le quotidien des femmes mais aussi leur permettre de s’épanouir pleinement dans leur vie professionnelle.


Nicolas Egon







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