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​Uber paiera 100 millions à ses chauffeurs pour ne pas les embaucher



Paolo Garoscio
Après son diplôme de Master en Philosophie du Langage, Paolo Garoscio a décidé de se tourner vers... En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 22 Avril 2016 - 13:07

Uber est au centre d'un débat majeur : le statut de ses conducteurs et, de fait, son business model. Actuellement, les chauffeurs sont tous des indépendants ce qui signifie qu'Uber ne les paye pas directement et, surtout, ne leur vers ni salaire ni charges. Une manière pour le géant de réduire ses coûts et donc les prix de ses courses. Mais aux Etats-Unis ce système a été attaqué en justice.


Shutterstock/economiematin
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Plusieurs dizaines de chauffeurs, réunis en Class Action, avaient attaqué Uber au tribunal californien et du Massachussetts : ils réclamaient la requalification de leur contrat en salariat. Si la justice leur avait donné raison, c'est le fonctionnement même d'Uber qui aurait été remis en cause et, de fait, sa viabilité à long terme. Le problème est double : Uber n'affichant pas encore des résultats dans le vert, le groupe n'aurait pas pu se permettre d'embaucher des milliers de personnes.

Les chauffeurs semblaient, par ailleurs, bien partis pour gagner leur cause dans une Amérique qui commence à connaître des changements majeurs : salaire minimum augmenté, congés payés, congés parentaux... diverses décisions prises par les autorités locales vont depuis quelques mois dans le sens des salariés et améliorent leurs droits.

Mais l'affaire Uber contre ses conducteurs n'arrivera pas au tribunal de Californie. Le groupe dirigé et fondé par Travis Kalanick a annoncé avoir trouvé un accord à l'amiable avec les plaignants. Il va débourser 100 millions de dollars, dont 84 millions immédiatement et 16 millions sous réserve que le groupe entre en Bourse et que sa valorisation dépasse un certain montant.

En échange de ces sommes, Uber a obtenu des plaignants qu'ils restent travailleurs indépendants et qu'ils renoncent à devenir des salariés en bonne et due forme. Ainsi faisant, Uber sauve son business model.




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