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Carrière : 6 seniors sur 10 regrettent des décisions



Vendredi 29 Novembre 2024 - 09:32

L'évolution des carrières des salariés seniors, en particulier ceux âgés de 45 à 64 ans, suscite de plus en plus d'attention dans le contexte actuel du marché du travail. L'étude menée par FLASHS pour L-Expert-Comptable en novembre 2024 dévoile des éléments clés concernant les regrets professionnels, l'entrepreneuriat et les inégalités auxquelles ces travailleurs sont confrontés. Elle révèle que, bien que certains perçoivent leur expérience comme un atout, de nombreuses barrières demeurent pour cette tranche d’âge, surtout lorsqu’il s’agit d’entreprendre ou de faire évoluer leur parcours professionnel.


Les regrets de carrière : un phénomène plus marqué chez les femmes

Selon l’étude, 63 % des salariés seniors (+45 ans) expriment des regrets concernant leur parcours professionnel. Bien que ce sentiment soit partagé par une grande majorité des répondants, les femmes sont particulièrement touchées. Elles se disent plus souvent insatisfaites de leur parcours (29 % contre 19 % pour les hommes) et regrettent d'avoir pris moins de risques, ou d’avoir négligé leur vie personnelle au profit de leurs obligations professionnelles. En effet, 14 % des femmes regrettent d'avoir accordé trop de temps à leur carrière au détriment de leur vie familiale, un phénomène particulièrement visible chez les cadres (22 %).

Cette insatisfaction est causée notamment par des pressions sociales différenciées qui influencent les trajectoires professionnelles. Souvent confrontées à des stéréotypes de genre et à des attentes sociétales, elles sont amenées à faire des choix professionnels guidés par des impératifs familiaux, ce qui a un impact sur leurs ambitions et sur la manière dont elles repensent leur carrière plus tard.

L'Entrepreneuriat : une option mais…

L’un des points les plus intéressants de l’étude est la forte tentation entrepreneuriale chez les salariés seniors. Environ 19 % des répondants envisagent l’entrepreneuriat, avec une préférence marquée pour des projets personnels tels que la création de petites entreprises (54 % des répondants) ou la reprise d'une entreprise existante (17 %). Les motivations principales invoquées sont la recherche d’indépendance (39 %), le désir de transformer une passion en métier (28 %) et l’ambition d’améliorer leurs revenus (16 %).

Cependant, malgré cette volonté de changement, des freins importants limitent l’enthousiasme pour l’entrepreneuriat. L’incertitude financière, la difficulté à obtenir des financements, et la peur de ne pas maîtriser de nouvelles compétences restent des obstacles majeurs. Plus inquiétant encore, les femmes se montrent moins enclines que les hommes à envisager l’entrepreneuriat. En effet, 46 % des hommes disent qu’ils auraient opté pour l’entrepreneuriat en début de carrière, contre seulement 30 % des femmes.


Paolo Garoscio


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