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Puces RFID : la technologie au renfort de la lutte contre la contrefaçon



Lundi 3 Décembre 2012 - 16:29

Le marché des contrefaçons, qui touchait jusqu'alors, essentiellement le secteur du luxe, s'est répandu à tous les domaines d'activité depuis quelques années. Face à ce fléau, le secteur de la grande distribution, les grandes marques et acteurs du marché fiduciaire recherchent des outils de plus en plus performants pour améliorer la traçabilité de leurs produits.


Le marché des contrefaçons

Depuis quelques années, avec une mondialisation qui s’accélère, le nombre de produits contrefaits a explosé. Ce phénomène continue de progresser, causant des pertes financières considérables, et faisant courir des risques aux consommateurs. Dans le secteur pharmaceutique par exemple, outre le manque à gagner, les médicaments contrefaits sont de mauvaise qualité et ont un impact sur la santé des individus. Voilà un argument qui joue en faveur des outils de traçabilité et de contrôle des contrefaçons. Des outils de plus en plus demandés, qui répondent chacun, d'une manière différente aux besoins des entreprises. Le plus connu et répandu de ces outils, n'est autre que le code-barre, qui permet d’identifier les produits, mais aussi de prévenir des contrefaçons par une analyse des stocks étiquetés. En effet, il suffit de lire un code-barre qui n'est pas dans la base de données de l’entreprise, pour mettre en évidence la présence d'un produit contrefait dans la chaîne d'approvisionnement. Mais les données contenues dans les codes-barres sont peu nombreuses, ces derniers sont donc peu efficaces. Il est donc essentiel de recourir à d’autres outils de traçabilité comme les étiquettes RFID (Radio Frequency Identification).

Puces RFID : la technologie au renfort de la lutte contre la contrefaçon

Fonctionnement des étiquettes RFID

La technologie RFID consiste à identifier des objets ou même des animaux grâce à des puces électroniques. Ces puces émettent des informations par le biais d’ondes radio, et peuvent ainsi communiquer des données plus précises et en plus grandes quantités que les code-barres. L’utilisation de fréquences radio permet d’autre part, une traçabilité à distance. Autrement dit, il n’est pas toujours indispensable, comme dans le cas des codes-barres, d’utiliser des terminaux de lecture. Bien qu’en termes de suivi et gestion des stocks, les codes-barres aient une utilité avérée, ils ont un autre point faible comparé à certaines puces RFID. En effet ces dernières admettent une traçabilité en temps réel. On les appelle les puces RFID actives. Elles sont capables d’écrire les données, tout autant que de les lire, et ce, à distance et de manière instantanée. Autrement dit, elles peuvent transmettre et recevoir des informations en permanence, sans être sollicitées par un terminal de lecture. Un type de puce très apprécié par des entreprises comme Fedex, pour suivre les colis de leurs clients, et savoir à tout moment où ils se trouvent. Il existe toutefois des puces RFID moins complexes : les puces passives. Ces dernières s’utilisent comme les codes-barres, à savoir qu’elles fonctionnent en lecture seule, mais avec l’avantage de fournir beaucoup plus d’informations. Certaines peuvent même fournir des données sur l’environnement direct, comme la température ou le taux d’humidité, ce qui peut être utile pour surveiller les conditions atmosphériques du stockage de produits sensibles. Cependant, l’avenir de la technologie RFID pourrait être compromis.

Les puces RFID encore trop chères?

L’usage des puces RFID est souvent remis en cause par certains observateurs, qui constatent plusieurs obstacles au développement de cette technologie. Le principal frein à l'investissement dans des étiquettes RFID, demeure le prix, qui, comparé à celui des étiquettes à code-barre, est considérablement élevé. Il est donc encore rare de trouver des étiquettes RFID sur les produits. En revanche, les DVD et CD en sont munis depuis de nombreuses années. Cependant, ces produits ont la particularité d’être très sujets à la contrefaçon, ce qui justifie l’achat d’étiquettes RFID malgré leur prix élevé. Mais le montant de cet investissement s’alourdit avec les coûts de mise en place, également excessifs. L’intérêt pour la technologie RFID se réduit donc à quelques secteurs et produits. Autre désavantage, l'étiquette RFID est très visible, et peut dans le cas de certains produits, dénaturer l'esthétisme de l'emballage. Cet aspect ne concerne pas les CD et DVD, dont le conditionnement facilite l’étiquetage RFID, mais aujourd’hui, même dans le cas d’emballages permettant de dissimuler une puce RFID, beaucoup d’entreprises de la grande distribution préfèrent des outils de traçabilité moins coûteux et plus discrets, comme les Hologrammes, ou les microtaggants. Une tendance qui semble indiquer un désintéressement progressif de la technologie RFID, mais pas uniquement pour des raisons de prix et d’esthétisme.

Un risque pour la santé publique?

Au-delà du prix des étiquettes RFID, de leur manque d’esthétisme et de leur coût de mise en place, ces étiquettes, en émettant des ondes radio, sont susceptibles d’avoir des effets néfastes sur la santé des personnes. Sur celle des consommateurs d’une part, qui lorsqu’ils circulent dans les rayons d’un magasin, sont fortement exposés aux ondes radio, et sur celle des salariés d'autres parts, qui eux, travaillent en permanence à proximité des étiquettes. Des syndicats commencent à reprocher l’utilisation de la technologie RFID et s’appuient sur de récentes études, pour remettre en cause l'aspect sécuritaire des puces RFID.  Certaines associations de consommateurs dénoncent quant à elles, la capacité de ces puces à transmettre des informations une fois au domicile des consommateurs. Une atteinte aux libertés et à la vie privée qui pourrait causer l’abandon pur et simple de la technologie RFID. Cependant, bien que ce scénario soit soutenu par un certain nombre d’acteurs, la puce RFID présente des avantages qui contrebalancent ses faiblesses. Des avantages comme une capacité de lecture et d’écriture à distance, et une capacité de stockage supérieure à tout autre outil. Les évolutions technologiques apparaissant très rapidement, nul doute que les points faibles des étiquettes RFID seront prochainement compensés par des innovations. Une première solution consisterait à neutraliser les puces dès leur sortie de magasin.

Les étiquettes RFID, plébiscitées par la grande distribution

Utilisées pour une identification individuelle en rayon, ou dans le cadre d’un suivi à distance en temps réel des chaînes de production ou d’approvisionnement, les étiquettes RFID sont vraisemblablement vouées à un avenir prometteur. Et ce, malgré leur coût d’achat et de mise en place prohibitif. Certains sont d’ailleurs convaincus que la technologie RFID deviendra à terme, leader du marché de l’étiquetage. Il faut dire que face à la croissance des contrefaçons, ce type de technologie apporte une réponse plus complète que les autres outils de traçabilité. Du moins pour certaines marques et enseignes, car d’autres associent souvent plusieurs outils pour réduire les risques. Il existe donc encore des manques en termes de fonctionnalités, notamment pour le marché fiduciaire qui nécessite encore aujourd’hui, le recours à différents outils pour combler les défaillances des uns par les atouts des autres. Cette recherche de complémentarité entre outils de traçabilité exprime un manque d’efficience dans chaque technologie, et incite les fabricants à améliorer leurs offres tout autant que leur modèle de production, le but étant de proposer des produits plus performants à moindre coût. La technologie RFID devrait ainsi voir son coût d’achat et de mise en place diminuer. Ce qui garantira son développement, et qui explique la conviction de certains observateurs concernant la pérennité de la technologie.


La Rédaction


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