managementhebdo

Absentéisme : moins de salariés concernés, mais des arrêts plus longs



Mardi 24 Septembre 2024 - 14:31

En 2023, le taux d’absentéisme en France a baissé à 4,8%, revenant ainsi à son niveau de 2021, observe Mercer. Cette amélioration s’explique en grande partie par la diminution des arrêts de courte durée, essentiellement liés à l’épidémie de Covid-19.


La durée moyenne d’un arrêt a bondi en 2023

Le taux d'absentéisme s’améliore quelque peu en France, avec 4,8% en 2023, après avoir atteint 5,2% en 2022, apprend-on du dernier « Baromètre Mercer Marsh Benefits sur l’absentéisme en France ». Cette baisse est en grande partie attribuée à la réduction drastique des arrêts de courte durée, notamment ceux compris entre 6 et 15 jours. Cette chute de 51% s’explique par la diminution des cas de Covid-19, particulièrement de la vague Omicron, qui avait marqué l'année 2022. En effet, en 2022, 48% des salariés avaient été absents au moins une fois, contre seulement 33% en 2023.

Toutefois, cette baisse ne reflète pas une amélioration structurelle des causes de l’absentéisme. Les arrêts de longue durée, souvent liés à des troubles musculosquelettiques ou des risques psychosociaux, restent stables avec une légère diminution de 2%. En conséquence, bien que le nombre global d’absences ait diminué, la durée moyenne des arrêts a considérablement augmenté, passant de 26 jours en 2022 à 34 jours en 2023. Cette évolution s’explique par la prévalence des arrêts prolongés, qui demeurent une réalité persistante dans de nombreux secteurs d’activité.

L’absentéisme touche les non-cadres plus que les cadres, les femmes plus que les hommes

L’analyse par catégorie socioprofessionnelle révèle des écarts significatifs. Sur une année, les salariés non-cadres sont absents quatre jours de plus en moyenne que leurs homologues cadres. Cet écart s’est creusé au fil des années, alors qu’en 2021, les durées moyennes d’absence entre ces deux groupes étaient comparables. Ce phénomène s’explique par des conditions de travail souvent plus précaires pour les non-cadres, notamment dans des secteurs comme la distribution ou les services à la personne, où les taux d’absentéisme restent élevés.

De plus, une disparité importante entre les sexes persiste : en 2023, le taux d’absentéisme des femmes s’établit à 6,5%, contre 3,6% pour les hommes. Les femmes s’absentent également plus longtemps en moyenne, avec une durée de 38 jours, contre 29 jours pour les hommes. Même en excluant les arrêts liés à la maternité, cet écart demeure significatif, soulignant des inégalités de santé au travail. Ces différences s'observent également en matière d'accidents du travail et de maladies professionnelles, où les femmes sont plus touchées que les hommes.

Enfin, les secteurs les plus touchés par l’absentéisme en 2023 restent le commerce, les centres d’appel et les services à la personne. Ces secteurs, caractérisés par des conditions de travail souvent difficiles, peinent à inverser durablement la tendance, malgré les efforts de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles.


Anton Kunin







Facebook
Twitter